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l’Académie incarne un véritable IHEDN du renseignement (1) et permet d’insuffler
un esprit de convivialité entre stagiaires issus de services qui n’ont pas pour
habitude de travailler de concert. Selon l’ensemble des témoignages rassemblés
par la mission, la dimension restreinte des différentes promotions favorise
d’ailleurs ces échanges personnels.
Enfin, l’Académie participe à la diffusion de la culture du renseignement.
Dans l’esprit des concepteurs, il s’agit non de développer la production de
connaissances et d’encourager leur transmission auprès de la population (à l’instar
des pratiques anglo-saxonnes), mais de réaliser des actions de sensibilisation à
l’ENA, à l’école nationale supérieure de police ou à l’école nationale de la
magistrature. Au demeurant, la pénétration des problématiques relatives au
renseignement paraît encore insuffisante dans l’administration, parmi les membres
des cabinets ou les hauts fonctionnaires... Néanmoins, l’institution est encore
jeune et elle a dû avant tout asseoir son autorité en matière de formation des
agents, sa vocation première.
L’exercice de ces missions est encadré par un comité pédagogique ainsi
que par un comité d’orientation et d’évaluation. Le premier, composé de
représentants des directeurs de ces services, est animé par le directeur de
l’Académie et traite de la mise en œuvre des activités de formation au profit des
structures de renseignement. Dans la mesure où l’Académie n’a pas vocation à se
substituer aux organismes de formation dont peuvent disposer celles-ci, le comité
pédagogique veille à ce qu’elle apporte une perspective complémentaire aux
formations dispensées par ailleurs.
Le comité d’orientation et d’évaluation est présidé par le coordonnateur
national du renseignement ou son représentant. Il comprend un représentant du
Premier ministre, les directeurs des services de renseignement ou leurs
représentants et le directeur de l’Académie du renseignement. Il se réunit au moins
deux fois par an. Sa mission est de fixer les orientations de l’Académie du
renseignement et d’évaluer son action. À ce sujet, d’après les informations
recueillies par la mission, le retour d’expérience des différentes promotions
semble concluant : le taux de satisfaction des stagiaires est très élevé tandis que les
chefs de service estiment que l’Académie répond à un réel besoin, qu’elle
participe effectivement et significativement au développement d’un esprit
commun propre à la communauté du renseignement. Comme l’a exprimé une
personne auditionnée, il ne s’agit en aucune manière d’un « tourisme pédagogique
administratif ».
En substance, l’Académie remplit avec succès les missions pour
lesquelles elle a été créée et telles qu’elles ont été conçues. Cependant, si elle ne
peut que louer l’activité de formation exclusivement réservée aux membres des
services de renseignement (et ce dans la plus totale confidentialité), la mission
(1) L’Institut des hautes etudes de défense nationale (IHEDN) est un établissement public administratif
français placé sous la tutelle directe du Premier ministre, doté d’une fonction d’expertise et de
sensibilisation en matière de défense reconnue.