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échanges avec des organismes de renseignement étrangers). Elle conduirait les
missions de recueil terrain pour assurer le caractère exhaustif des informations
nécessaires à l’actualisation des données et du renseignement. Elle procéderait à la
hiérarchisation des orientations des capteurs satellites et à leur optimisation.
– La production du renseignement : par l’entremise des antennes
insérées au sein des services de renseignement, des états-majors et des forces
déployés sur les théâtres d’opérations extérieurs, elle fournirait l’ensemble de la
production de renseignement géospatial nécessaire à l’accomplissement de leurs
missions. Elle s’appuierait également en la matière sur les capacités de son noyau
central établi sur la BA 110 de Creil. Elle centraliserait la production
renseignement réalisée par ses différentes antennes qu’elle mettrait à la disposition
de l’ensemble des services et entités. Elle en opérerait la répartition dans le respect
des règles de confidentialité inhérentes à chacune des instances concernées et
serait garante de sa traçabilité.
– La d��finition des outils et des concepts du renseignement : elle
aurait pour mission de définir les concepts et les doctrines d’emploi. Pour exercer
ce volet de sa fonction, elle élaborerait et mettrait en œuvre les formations internes
et externes nécessaires en liaison avec l’Académie du renseignement, les services
et les armées.
– La préparation de l’avenir et la conduite des programmes
d’observation militaire (satellites et drones) : en collaboration avec la DGA,
l’agence jouerait un rôle crucial dans la définition des systèmes futurs, dans celle
des besoins à satisfaire et dans la rédaction des cahiers des charges en résultant.
En définitive, la future agence de renseignement géospatial constituerait
un puissant facteur de coordination des services en même temps qu’une première
étape en vue d’une mutualisation de l’activité de recueil technique du
renseignement. Instance de moyens dédiés au renseignement, elle permettrait une
optimisation des coûts induits par le maintien de la capacité française
d’observation militaire, mais également de gagner en cohérence, en effectivité, en
productivité et en performance dans un domaine aujourd’hui partagé entre un
nombre trop important de structures. Sa création, qui ne poserait aucune difficulté
pratique et n’entraînerait nulle perte de capacité opérationnelle du fait du modèle
déconcentré préconisé, favoriserait en outre l’émergence d’une réelle communauté
du renseignement interministérielle et interarmées en lui conférant une traduction
concrète et institutionnelle. Enfin, elle viendrait combler le retard accumulé ces
dernières années par l’institution militaire et les services dans ce domaine.
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