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Par ailleurs, les changements d’affectation pourraient favoriser la mobilité
au sein de la communauté du renseignement afin de concourir à l’émergence d’un
vivier de professionnels des métiers dédiés. C’est ainsi à bon droit que la DPSD
met en avant le fait que la rejoindre, c’est également s’inscrire dans un parcours au
sein de cette communauté. De telles mesures sont la condition du maintien et du
développement d’une réelle expertise qui elle seule justifie l’existence des services
de renseignement. Elles s’avèreraient également fort utiles pour la DRM qui est
confrontée aux mêmes défis.
Enfin, la mission considère, à l’instar des personnes auditionnées, qu’une
nouvelle diminution budgétaire nuirait à l’action du service et remettrait en cause
l’exercice de ses activités.
B. LA DIRECTION DU RENSEIGNEMENT MILITAIRE
Créée en 1992 à l’initiative du ministre de la Défense Pierre Joxe, qui
avait constaté les lacunes françaises en matière de renseignement militaire lors de
la première guerre du Golfe, la DRM procède de la fusion des bureaux
renseignement des trois armées et s’inscrit dans un contexte marqué par
l’acquisition par notre pays de moyens d’observation spatiale lui permettant une
relative autonomie d’évaluation de la menace. C’est donc un service autonome,
intégré aux armées.
Fort naturellement, la DRM « relève du chef d’état-major des armées dont
elle satisfait les besoins en renseignement d’intérêt militaire » (1), tandis que le
directeur du renseignement militaire « assiste et conseille le ministre de la Défense
en matière de renseignement militaire » (2).
Dans les faits, ses missions consistent à élaborer et mettre en œuvre les
orientations en matière de renseignement d’intérêt militaire (qui recouvre à la fois
le renseignement d’anticipation portant sur les enjeux de défense et le
renseignement opérationnel immédiatement utile aux forces armées engagées sur
un terrain (3)), à exercer en ce domaine une fonction d’animation et de
coordination et à définir, en liaison avec les états-majors et les autres organismes
concernés du ministère de la défense, la formation spécialisée du personnel
concourant directement à la fonction de renseignement (au sein du centre de
formation au renseignement interarmées ou du centre de formation à
l’interprétation de l’imagerie qui relèvent de son autorité).
Ainsi, au cours des vingt dernières années, la DRM a été le principal
pourvoyeur de renseignement de l’état-major des armées et le responsable de
l’important développement des moyens techniques d’observation spatiale. Mais
(1) Article D. 3126-10 du code de la défense.
(2) Article D. 3126-11 du code de la défense.
(3) Ancien directeur de la DRM, le général Andr�� Ranson, in « Quels défis pour le renseignement des
armées ? », Les Cahiers de la sécurité, juillet-septembre 2010, n° 13, évoque le renseignement sur les forces
adverses (RFA) et le renseignement d’environnement (RFE) comme composantes du RIM.