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complémentaires en matière de renseignement. Il s’en suit toutefois qu’une
synthèse du renseignement puisse être réalisée au niveau local (cf. infra) et
national. Dans cette optique, il sera sans doute nécessaire de rationaliser le
dispositif, qui paraît quelque peu dispersé, au niveau de la DGGN. En revanche, la
synthèse destinée aux autorités gouvernementales pourrait être effectuée par la
direction centrale adjointe du renseignement de proximité, qui disposerait ainsi
d’une vision nationale. Dans la pratique, les gendarmes présents dans les SDIG
regagneraient leur groupement tandis que leur présence pourrait se trouver
renforcée au niveau central. Ainsi, chaque service jouirait-il de sa zone de
compétence propre.
c) Imaginer une unité d’analyse et de synthèse commune
Le corps préfectoral apprécie, dans son ensemble, l’existence de deux
canaux de renseignement de proximité, qui peuvent permettre de fiabiliser
l’information en la recoupant. Néanmoins, nombreux sont les représentants de
l’État qui expriment le désir de bénéficier d’une information complète, recoupée et
synthétisée, conformément à l’esprit de la réforme.
À cette fin, vos rapporteurs préconisent d’adjoindre au préfet de région un
préfet délégué à la sécurité qui animerait une « cellule régionale de coordination
des activités de renseignement », structure légère composée de délégués (autant
que de départements dans la région) dont la vocation serait notamment de
procéder à l’analyse et à la synthèse du renseignement issu des deux canaux.
Une telle option aurait aussi pour effet de réaffirmer le lien fonctionnel
entre l’autorité préfectorale et les services et, parallèlement, de donner au
renseignement de proximité une plus grande visibilité. Pareille initiative
permettrait également de répondre à la préoccupation de certains préfets pour qui
le renseignement intérieur est volontairement invisible ou peu communicatif.
Enfin, elle apporterait une réponse au moins partielle à l’excessive verticalité qui
caractérise aujourd’hui les rapports qu’entretiennent les services territoriaux avec
leurs services centraux respectifs.
Les délégués départementaux seraient désignés ès qualités. Ce poste
pourrait d’ailleurs être considéré comme un passage obligé, dans l’optique de la
création de filières spécialisées de ressources humaines, pour accéder à des
fonctions supérieures d’encadrement au sein des services de renseignement.
La cellule régionale d’analyse et de synthèse commune aurait en outre
pour finalité la réalisation d’un plan régional d’orientation du renseignement
(PROR), qui déclinerait les objectifs nationaux en matière de renseignement, voire
les compléterait pour répondre aux spécificités régionales. Il pourrait en ce sens
opérer un partage plus fin et plus adapté des prérogatives de chaque service au
plan local.