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Et le temps n’a en rien contribué à corriger ces travers. Au contraire, il est
désormais devenu quasi-systématique que soient nommés comme chefs de SIDG
des commissaires n’ayant effectué leur carrière qu’au sein de la sécurité publique
et donc totalement étrangers au monde du renseignement.
Plus généralement, la composition de la SDIG a également connu une
évolution inquiétante, du fait de la diminution du nombre de commissaires et
d’officiers au profit des gardiens de la paix. Or, un service de renseignement ne
saurait s’accommoder d’un taux d’encadrement si bas ni d’une telle désaffection
des hauts potentiels.
EFFECTIFS COMPARÉS DE LA DCRG ET DE LA SDIG
DCRG en 2008

SDIG en 2012

Emploi de direction

6

0,2 %

0

-

Corps de conception et
de direction

129

5,2 %

43

2,9 %

Corps
ment

commande-

1006

40,6 %

491

33,5 %

Corps d’encadrement et
d’application

1337

53,9 %

910

62,1 %

Adjoints de sécurité

0

TOTAL

2478

de

-

20

1,4 %

100 %

1464

100 %

Source : données collationnées par la mission

Il a également été signalé à la mission que le chef du SDIG est parfois
considéré par le directeur départemental du seul point de vue des permanences et
des astreintes : il n’est que le pourvoyeur d’un effectif supplémentaire pour
réaliser une permanence de sécurité publique. Or, comme l’indique une note de
service de la DCSP du 5 octobre 2009, une telle situation n’est pas souhaitable,
dans la mesure où elle risque d’amener le chef de l’information générale à
accomplir des missions relevant du maintien de l’ordre, ce qui « le conduirait
certainement à se retrouver en face de manifestants avec lesquels son service ou
lui-même sont en relation de travail ». Or la confusion des genres est évidemment,
dans ce domaine, fort dommageable.
Par ailleurs, le caractère hiérarchique du lien qui existe entre le chef du
SDIG et le directeur départemental de la sécurité publique revêt des conséquences
concrètes en ce qui concerne les notes réalisées par l’information générale. Le
directeur départemental est en effet supposé valider ces notes avant leur
transmission au préfet. Une telle organisation peut avoir pour effet de ralentir
considérablement le processus d’information du représentant de l’État, mais n’est
pas non plus dénuée d’impact sur le fond des notes elles-mêmes et explique en
partie les critiques émises quant à leur moindre qualité (cf. infra). En effet, il a été
indiqué à plusieurs reprises à la mission que certaines de ces notes, notamment en
matière de dérives urbaines, faisaient l’objet de corrections, voire de censure, de la
part du directeur départemental, qui ne souhaitait pas voir sa propre action remise

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