— 144 —

deux à quatre fonctionnaires sont systématiquement affectés à la protection
rapprochée des ministres en déplacement officiel (1).
Ainsi, peu de missions, au bout du compte, semblent avoir été retirées à
l’ancienne direction centrale des renseignements généraux, si ce n’est la
surveillance des établissements de jeux et des champs de courses, confiée au
service central des courses et jeux de la direction centrale de la police judiciaire,
l’analyse politique, qui relève aujourd’hui des services préfectoraux, et le
renseignement en matière de lutte contre le terrorisme, confié à la nouvelle DCRI.
Comme le constate la Cour des comptes, « leur charge de travail en matière de
renseignement représente 90 % de celle des anciennes Directions départementales
des renseignements généraux » (2). Par ailleurs, une attention toute particulière a
été portée à certaines missions, à l’image de la lutte contre les dérives urbaines.
Celle-ci est d’ailleurs appelée à se développer de façon conséquente avec la mise
en place des zones de sécurité prioritaires. Au total, les SDIG doivent couvrir un
champ plus large de domaines. Mais les effectifs dont ils sont dotés ont, dans le
même temps, régressé.
● Une répartition des personnels au détriment des nouveaux SDIG
Les conditions de la répartition des personnels issus de la DCRG entre la
DCRI et la SDIG ont déjà été retracées. L’opération s’est indubitablement
déroulée en dehors de tout schéma directeur et a généré des situations qui peuvent
confiner parfois à l’iniquité. Ce sentiment, partagé par un grand nombre de
fonctionnaires ayant subi cette réforme, a pu être encore avivé par des
considérations plus psychologiques. Car, en termes d’organisation administrative,
l’affectation au sein d’une direction centrale s’avère plus valorisante et valorisée
que dans une sous-direction, et ce d’autant plus que les anciens Renseignements
généraux relevaient également d’une direction centrale et disposaient ainsi d’une
grande autonomie. Les fonctionnaires de la SDIG issus de la DCRG ont donc pu
vivre leur nouvelle situation comme un véritable déclassement.
En outre, le rattachement de la sous-direction de l’information générale à
la direction centrale de la sécurité publique a découragé nombre de fonctionnaires.
En effet, il existait depuis longtemps une certaine animosité entre la sécurité
publique et les Renseignements généraux (cf. infra).
Toujours est-il qu’à sa création, la SDIG comptait 1 507 personnels dont
1 441 venaient des RG.

(1) Cour des comptes, op. cit, p. 170.
(2) Cour des comptes, op. cit, p. 170.

Select target paragraph3