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que des sous-directeurs (notamment techniciens) soient issus du monde extrapolicier.
En revanche, il paraîtrait inepte de « déflater » le service, comme une note
de la DGPN de septembre 2009 le prévoyait (déflation de 12 % de la masse
salariale). Au contraire, en sus des contractuels, il faudrait envisager de procéder à
des recrutements de fonctionnaires de police (1) tout en veillant à ce que cette
augmentation d’effectifs ne conduise pas la DGSI à renoncer à une collaboration,
qui doit être étroite, avec le monde universitaire, celui-ci pouvant également
s’avérer pourvoyeur de nombreuses informations sans générer de coût.
Au final, sans rompre avec son essence policière (incontestée et
incontestable du seul fait de son rattachement à la place Beauvau), le service
appliquerait ainsi des règles de gestion et de recrutement qui lui seraient propres.
b) En finir avec le particularisme policier de l’Île-de-France
L’avènement de la DGSI doit permettre de mettre fin à l’incohérence
parisienne, liée à un particularisme historique tenace devenu source de
dysfonctionnements administratifs et de chevauchements.
Pour son actuelle organisation territoriale, la DCRI a pris le parti de créer
huit services outre-mer et six directions zonales qui chapeautent des directions
régionales et départementales du renseignement intérieur. Ce découpage territorial
très hiérarchisé suit les zones de défense et de sécurité qui possèdent d’ailleurs une
déclinaison policière.
Toutefois, alors que la France compte sept zones de défense et de sécurité,
la DCRI n’a pas créé de direction zonale en Île-de-France pour deux raisons
interdépendantes : en premier lieu, toutes les activités de renseignement intérieur
sont directement supervisées par la centrale de Levallois-Perret. En outre, la DCRI
partage les activités de lutte contre le terrorisme et les subversions violentes avec
la Direction du renseignement de la Préfecture de police (DRPP). Ce partage fait
d’ailleurs l’objet de l’article 2 du décret fondateur de la DCRI, qui institue cette
dernière en instance de centralisation et de coordination, précision étonnante pour
un service supposé agréger toutes les compétences existant en matière de
renseignement intérieur. Il est également évoqué au sein de l’article premier de
l’arrêté du 27 juin 2008 relatif à la direction du renseignement de la préfecture de
police et modifiant l’arrêté du 6 juin 2006 portant règlement général d’emploi de
la police nationale.
Même si elle consacre la prééminence de la DCRI, la réforme de 2008 a
renforcé un particularisme parisien qui date en réalité de la Libération (2). De fait,
bien que relevant statutairement de la DCRG, les Renseignements généraux de la
(1) De manière anecdotique, la DCRI devra alors bénéficier de l’intégralité du bâtiment qu’elle occupe
aujourd’hui à Levallois-Perret en compagnie de la DCCRS et de la SDAT.
(2) Bertrand Warusfel, Contre-espionnage et protection du secret : histoire, droit et organisation de la sécurité
nationale en France, Panazol, Lavauzelle, 2000, p. 49-50.