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peine une réflexion en matière d’implantation qui réponde à des objectifs
autres que contingents.
Ce n’est sans doute pas véritablement surprenant. Dans ce domaine aussi,
la nouvelle direction est la digne héritière de la DST qui s’est longtemps
considérée comme une administration parisienne ne possédant que quelques
démembrements en province (près de 1 200 personnes à Paris, 600 en province en
2008). Raymond Nart, directeur adjoint de 1987 à 1997, avait même envisagé de
se séparer des implantations territoriales. Néanmoins, si un tel dessein pouvait
s’avérer cohérent dans le cadre d’un service principalement dédié au contreespionnage, désormais la réalité du terrorisme implique de s’appuyer sur un
quadrillage efficace du territoire afin de capter le renseignement de faible
intensité.
La récente affaire Merah ou celle dite « de Sarcelles » en septembre 2012
ont en effet dramatiquement démontré que la sanctuarisation du territoire
s’imposait comme l’unique priorité face à une menace interne en partie
déconnectée de l’étranger.
Or, dès sa création, l’organisation géographique de la DCRI se signale par
un maillage territorial extrêmement dense.
Dans vingt-neuf départements, l’implantation est rigoureusement identique
à celle de la DST (1). Dans sept autres, elle a été renforcée sans préjudice pour
l’Information générale (Oise, Finistère, Côtes-d’Armor, Pyrénées-Atlantiques,
Haute-Savoie, Marne) ou à son détriment (Haute-Corse). Dans sept autres, la
présence de la DCRI a bénéficié du transfert de toutes les implantations des
Renseignements généraux (Alpes-de-Haute-Provence (2), Hautes-Alpes (3), Corsedu-Sud (4), Haute-Corse (5), Wallis-et-Futuna (6), Saint-Pierre-et-Miquelon (7),
Saint-Martin (8)).
Par ailleurs, la DCRI a créé 69 postes ex nihilo : 65 créations d’un poste,
3 créations de deux postes (Seine-et-Marne, Manche, Alpes-de-Haute-Provence),
une création de trois postes (Corse-du-Sud). Dans ce cadre, alors que la DST ne
possédait aucune implantation en Île-de-France, la DCRI en a instituées dans les
départements de Seine-et-Marne, des Yvelines, de l’Essonne, des Hauts-de-Seine,
de Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne et du Val-d’Oise, en les dotant
initialement de 135 personnels. Et lorsque la Direction du renseignement de la
Préfecture de Police (DRPP) a étendu en 2009 sa compétence à la petite couronne
(cf. infra), ces implantations RI ont perduré.
(1) Elle ne comptait qu’une trentaine d’antennes en province.
(2) Pas d’antenne DST existante, une création effectuée.
(3) Pas d’antenne DST existante.
(4) Pas d’antenne DST existante, deux créations effectuées.
(5) Une antenne DST existante, deux créations complémentaires.
(6) Pas d’antenne DST existante.
(7) Pas d’antenne DST existante.
(8) Pas d’antenne DST existante, le transfert explique l’accroissement d’implantations en Guadeloupe (dont
dépend Saint-Martin).