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DÉLÉGATION PARLEMENTAIRE AU RENSEIGNEMENT

Mouvances séparatistes
En Corse, la situation se caractérise par un net recul de la violence
indépendantiste au profit du dialogue institutionnel. Cependant, une vigilance
est maintenue, notamment face à certaines dérives délinquantes.
La trêve prononcée par ETA se poursuit. Pour autant, à défaut d’un
dépôt effectif de ses armes, tout risque de reprise de la violence ne saurait être
écarté.
À l’extérieur du territoire, la menace contre les intérêts français se
focalise sur plusieurs régions : le Sahel, l’Afrique du nord, le Proche et MoyenOrient. Les intérêts français peuvent également être visés en Afrique de l’Est, au
Yémen, en Irak ou au Pakistan. Les actions terroristes peuvent prendre la forme
d’attentats de masse ou ciblés ou d’enlèvements.
Sahel et Afrique du Nord
Au Nord Mali, AQMI et les groupes affiliés (Ansar Eddine,
composante islamiste de la rébellion touareg et le MUJAO) ont subi de lourds
revers et sont soumis à la pression de nos forces et de celles de la coalition
africaine. Cependant, les groupes jihadistes conservent une dangerosité
certaine. Les katibates résistent grâce à leur fluidité, leur capacité de
déplacement dans les pays voisins et leurs moyens financiers issus des trafics.
Les jihadistes combinent ainsi stratégie d’évitement et actions de harcèlement,
tout en cherchant à se reconstituer grâce à des recrutements régionaux et des
approvisionnements en armes et équipements, notamment à partir du sud
libyen. La menace s’étend ainsi à l’ensemble de la région. La résilience de ces
groupes rend nécessaire le maintien des forces militaires françaises dans cette
région en partenariat avec les pays concernés.
La secte islamiste Boko Haram continue à rayonner du Nigéria vers les
pays riverains.
AQMI profite de la dégradation de la situation sécuritaire en Libye où
la mouvance jihadiste s’est solidement implantée. Dans le contexte d’éclatement
du pouvoir entre factions et provinces, la menace terroriste pesant sur la Libye
et les intérêts occidentaux dans ce pays est particulièrement forte, comme le
confirme l’assassinat le 2 mars 2014 d’un Français à Benghazi. En Tunisie, les
autorités poursuivent leurs efforts pour endiguer l’activisme des groupes
radicaux. AQMI dispose d’un accès dans ce pays grâce à son alliance avec la
mouvance jihadiste tunisienne implantée dans le Jebel Châambi à la frontière
tuniso-algérienne. Les tentatives d’attentat suicide à Sousse et à Monastir le
30 octobre contre des sites touristiques ont constitué une alerte.
En Egypte, la menace jihadiste, importante dans le Sinaï, s’étend
désormais aux grandes villes du pays où les intérêts occidentaux pourraient
être visés.
En Afrique de l’Est, la menace émanant des Shebab al Islami dans la
Corne de l’Afrique persiste, visant l’Ethiopie, le Kenya et Djibouti.

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