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sera saisi au début de l’année 2016. La DPR se montrera attentive à la façon
dont les moyens de renseignement militaire pourront être, le cas échéant,
mis en œuvre dans le cadre de ces dispositifs.
Elle a conduit au Levant à une action militaire en deux temps avec
l’opération Chammal en Irak, puis avec l’intervention en Syrie, pour
combattre Daech, la force constituant en ces circonstances le seul moyen
d’arrêter la violence.
Pour autant, certains aspects du phénomène sont inédits par leur
masse et leur caractère exponentiel comme celui de la radicalisation extrême
de jeunes, y compris dans des pays démocratiques. Ces phénomènes
nouveaux demandent des réponses appropriées. La surveillance renforcée
sur le territoire national, comme à l’international ne constitue qu’un élément
de la réponse. Il ne saurait être le seul comme l’ont souligné les travaux
parlementaires consacrés à la lutte anti-terroriste publiés cette année à
l’Assemblée nationale et au Sénat.
La surveillance doit conduire à l’action préventive ou répressive.
Elle doit aussi permettre d’analyser plus finement les causes profondes et
permettre l’élaboration de mesures préventives très en amont, mais qui ne
relèvent pas du domaine des services de renseignement.
Les premiers pas ont été effectués pour lutter contre la propagande
et le recrutement, avec des systèmes de signalement, des centres de
« déradicalisation » et des outils de contre-propagande sur l’Internet (mis au
point notamment par le service d’information du gouvernement), mais ces
moyens restent encore expérimentaux. Il reste de vastes champs d’étude et
d’action pour comprendre les causes profondes et les ressorts de ces
phénomènes afin de leur apporter des réponses appropriées qui relèvent
probablement davantage des domaines social et culturel que du ressort
strictement sécuritaire.
La DPR souhaitait mentionner cette nouvelle dimension, non pour
dédouaner les services de renseignement qui n’ont peut-être pas su détecter
suffisamment tôt les signaux faibles de ce phénomène sous-jacent, ni,
lorsqu’ils en ont perçu l’importance et les risques, être suffisamment écoutés
par les autorités politiques, mais pour souligner qu’elle constitue une
rupture et doit être traitée dans toutes ses dimensions, ce qui implique une
réponse politique globale.