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La politique publique du renseignement devra, en conséquence, se
placer dans cette perspective. Cette profondeur temporelle implique une
vision stratégique renouvelée et, probablement, de la continuité dans le
renforcement des moyens amorcé en 2015.
Une politique publique, porteuse d’enjeux aussi lourds, s’appuyant
sur des moyens en croissance, ne peut être conduite sans un appareil
d’évaluation plus robuste. Cette évaluation doit s’ancrer sur une
méthodologie cohérente, reposant d’une part, sur le renforcement du
contrôle interne au sein des services de renseignement mais aussi, d’autre
part, sur la mise en place d’un véritable service interministériel d’inspection
des services de renseignement, structuré, pérenne, doté d’un encadrement
permanent, capable de réaliser, en temps et en heure, des missions de
contrôle et d’étude au profit de l’exécutif, mais aussi de la DPR. Sans cela,
l’exécutif sera dépourvu d’instruments d’analyse solide de la performance
des services dont il est le garant, et le Parlement, d’éléments d’appréciation
objectifs et sérieux. Sans cela, le débat sur l’efficacité des services risque de se
réduire à de vaines et stériles polémiques. Telle est la principale conclusion
de ce rapport.