Pour mener ces recherches, et spécialement la dernière, des
échantillons furent constitués de la manière suivante qui exclut,
ainsi que nous allons le voir, l'éventuelle utilisation des fichiers
constitués à l'époque de l'Occupation nazie.
L'une des nombreuses organisations de la communauté juive,
qui subventionnait pour partie la recherche, avait consenti à ce que
le fichier de ses adhérents soit utilisé pour dresser une liste de
référence.
D'autres organisations acceptèrent qu'il en soit de même. Il
convient de souligner que ces listes, bien que patronymiques,
étaient de fait anonymes puisque seul le nom était retenu, à l'exclusion de tout autre élément d'identification, qu'il s'agisse de la filiation,
du prénom, de la date de naissance ou de l'adresse.
Ces listes d'origines différentes, mais dont les patronymes
s'appliquaient de manière quasi certaine à des juifs, faisaient l'objet
d'un rapprochement et lorsqu'un nom apparaissait plus de trois fois,
il était considéré comme « certain » et pris en compte pour le
fichier de référence ou « fichier onomastique ».
Le fichier électoral étant légalement accessible à toute personne qui en fait la demande, les auteurs de la recherche se sont
fait communiquer (par extrait de 1/30 ou 1/8, selon le cas} des
listes électorales de circonscriptions à forte densité juive, ceci afin
de tester le fichier onomastique de référence.
Des échantillons définitifs comportant notamment l'adresse des
intéressés, en vue de leur faire parvenir des questionnaires d'enquête, ont donc été constitués par rapprochement du fichier onomastique de référence avec les listes électorales des régions définitivement retenues :
— soit par pointage manuel des listes électorales obtenues sur support papier ;
— soit par communication (pour 18 localités de la région parisienne)
des supports magnétiques ; ceci en contrepartie du versement d'une
redevance.
A noter que la quasi-totalité des maires concernés ont accepté
à l'exception du maire de Marseille. (Pour cette zone, les chercheurs
ont utilisé l'annuaire du téléphone, mais son rapprochement avec le
fichier onomastique de référence ne donna pas les résultats
escomptés).
Les fichiers de base ainsi constitués n'ont été utilisés que pour
l'extraction de données statistiques anonymes.
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