II. Cas des fichiers dont la destruction a été établie.
Un seul cas nous a été signalé, grâce au témoignage de
M. Serge Kriwkoski, ancien membre du Comité départemental de
la libération des Bouches-du-Rhône, ancien conseiller municipal de
Marseille.
Selon ce témoin, les registres tenus en application de la législation anti-juive ont été retrouvés à la mairie de Marseille, à l'arrivée
de la municipalité de Jean Cristofol, en 1947, et remis par le députémaire à M. Kriwkoski lui-même, en sa double qualité de conseiller
municipal et de président de l'Alliance anti-raciste. Ce dernier précise : « C'est au cours d'une cérémonie au siège de cette organisation, place Félix-Barret à Marseille, en présence d'un certain
nombre de personnalités de la ville, que les « registres de la honte »
ont été brûlés ».
Nous n'avons pu, en d'état de nos recherches, recueillir d'autres
témoignages concernant la destruction de fichiers.

III. Cas des fichiers et dossiers conservés en application de la législation
sur les archives.
Nous visons là les cas dans lesquels des archives ont été
versées aux organismes compétents selon la procédure prévue par
la réglementation (*) ou en vertu de leur mission spécifique (ex. :
ministère des Anciens combattants).
1. La direction des Archives nationales.
Elle conserve la partie subsistante des archives du Commissariat général aux questions juives, après que celles-ci lui furent
remises par le service liquidateur qui prit la suite du CGQJ.
Nombre de ces documents, entassés en vrac dans les caves à la
Libération, ont été en partie gravement détériorés, y compris par
inondation. Certains d'entre eux furent examinés par la Haute Cour
de Justice, à l'occasion des procès Xavier Vallat et Darquier de
Pellepoix.
2

Le ministère de l'Economie et des Finances.

Ce ministère est dépositaire des archives de la délégation
générale aux Relations franco-allemandes. Communément appelées
(*) Sur les Archives nationales.

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