que ces recherches sur le mode de transmission du patrimoine génétique n'étaient réalisées que sur demande expresse de mormons
vivants, le plus souvent américains.
Des chercheurs sont également autorisés à mener des études
sur les espérances de vie dans différentes populations ; ces études
sont anonymes.
En France, à la suite d'un accord conclu en 1960 entre la direction
générale des Archives et la société généalogique, le microfilmage d'un
tiers des départements a été effectué et les états civils de 400
millions de Français ont ainsi pu être transmis aux Etats-Unis. La
société qui assume tous les frais remet au directeur général des
Archives de France, à titre gracieux, une copie positive de chaque
microfilm pris dans toutes les archives publiques françaises, nationales ou départementales.
2.
Les critiques suscitées par le microfilmage.
Ces critiques sont de deux ordres.
La France se place sous la dépendance de cette société généalogique pour la conservation de son état civil sous forme microfilmée.
Or, le microfilmage de la collection d'un département représenterait
environ le travail d'un ouvrier photographe pendant dix ans, à raison
de 120 000 F en produits par an ; le matériel existe déjà dans les
deux tiers des départements. D'ailleurs, la loi de finances de 1982
prévoit l'attribution gratuite de cinq installations de microfilmage,
dont le coût global est évalué à 750 000 F ; cet effort pourrait être
poursuivi. A ce risque de dépendance, s'ajoute l'inconvénient d'un
transfert global du fonds d'état civil à l'étranger ; à l'inverse, on peut
estimer que cette dispersion des états civils sur la planète est une
garantie de leur conservation.
L'autre critique soulevée par cette opération tient à la possibilité que donnerait une exploitation systématique et informatisée
de mener à bien des études génétiques. Il est exact que ces
documents font apparaître des renseignements délicats (naissances
adultérines, conceptions prénuptiales, appartenances raciales à
travers le patronyme...) que l'informatique permet de cerner rapidement. De surcroît, le délai de cent ans pour la communication des
registres d'état civil ne représente pratiquement que trois générations. Cependant, pour la France, il faut noter que l'état civil ne
distingue pas mortalité accidentelle et mortalité naturelle, et que les
informations médicales, par lesquelles il serait possible d'éclairer
les mentions d'état civil, sont conservées en des séries dont la loi
a disposé qu'elles n'étaient communicables que 150 ans après la
naissance de l'intéressé ; à aucun moment, du reste, les mormons,
en France, n'ont manifesté d'intérêt pour les archives hospitalières.
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