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viendront remplacer les Syracuse 3. Le successeur de MUSIS sera quant à lui
commandé au cours de la LPM afin être livré avant 2030. Le programme
« CERES successeur » devra assurer, à l'horizon 2028-2030, la pérennité de la
capacité spatiale d'écoute électromagnétique.
Mais la durée de vie des nouveaux programmes, tels CSO, est
estimée à une dizaine d’années. La ministre des Armées a ainsi dévoilé lors
du Salon du Bourget de juin 2019, la mise en chantier de deux nouveaux
programmes spatiaux appelés à remplacer la génération en cours de
déploiement : baptisés « Iris » et « Céleste », ils proposeront, pour le premier,
des capacités d’observation optique renouvelées, et pour le second, de
nouvelles capacités de renseignement d’origine électromagnétique.
Aussi, dès la période suivante 2026-2030, la contribution budgétaire
de la nation devra être du même ordre, avec même un effort supplémentaire
à faire sur le programme budgétaire 78 relatif aux achats de service.
Recommandation n° 50 : Confirmer la trajectoire budgétaire
permettant le renouvellement de nos capacités de renseignement spatial
contribuant à la fonction stratégique prioritaire « connaissance et
anticipation ».
3. Investir dans les technologies de rupture
La très forte accélération de l’innovation dans le domaine spatial
impose des investissements accrus pour ne pas se laisser dépasser par le
raccourcissement des cycles d’innovation. Plus que jamais se trouve
renforcée la nécessité pour notre pays de conserver une avance à la fois dans
la technologie et dans les architectures innovantes. Cela passe par des
transferts de technologie du domaine commercial au secteur spatial, avec de
nouveaux modes de production fondés sur des innovations de rupture. Cela
suppose aussi de soutenir les programmes de démonstrateurs visant
justement des technologies de rupture et non des évolutions incrémentales.
Parmi les dix technologies de rupture identifiées par le MIT en 2016
figurait par exemple les fusées réutilisables développées par SpaceX et
Blue Orign. Au vu des gains financiers considérables à la clé, cette
innovation de rupture a conduit l’Agence spatiale européenne à travailler à
son tour sur la conception d’un lanceur réutilisable. C’est également à la
recherche de nouvelles technologies de rupture que l’ONERA travaille,
parmi d’autres projets, sur une piste prometteuse consistant à incorporer de
plus en plus de technologies issues du transport aérien dans l’univers du
spatial.
Appliquée au secteur spatial, la théorie dite de la « disruption » est
redoutable pour les entreprises en place, car elle peut rapidement entraîner
un changement de leadership.

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