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cette action est plus complexe à mener. Sur la réponse internationale en
revanche, je suis plus partagé, car il ne me semble pas opportun de renvoyer les
solutions à la conclusion d’un accord international. Autant il m’apparaît
important de prendre des initiatives à cet échelon, autant il ne me paraît pas
souhaitable de se contenter d’affirmer que rien n’est possible au niveau
national.
Mme Françoise Cartron. – Je m’intéresse à ce sujet et plus
particulièrement à son volet éducatif qui m’interpelle et qui me semble
interpeller l’école. Nous avons beaucoup évoqué le blocage de ces messages
radicaux mais je voudrais avoir votre avis sur la démarche qui aboutit à ce type
de messages car avant, dans la démarche de propagande, il y a des messages
qui peuvent apparaître plus anodins et qui conduisent par la suite à de
l’endoctrinement. Peut-être est-il nécessaire d’agir dès le début des premiers
messages, pour autant que les parents et les enseignants soient sensibilisés à la
prise en compte de ces questions dans le but d’intervenir en amont avant qu’il
ne soit trop tard. Il me semble indispensable de former toutes les équipes
éducatives pour qu’elles comprennent les méthodes de cet endoctrinement afin
qu’elles puissent détecter très en amont les changements de comportement qui
relèveraient d’un processus de radicalisation. Je serais en particulier intéressée
d’avoir le point de vue de Madame Chambon sur cet aspect de la question.
Mme Catherine Chambon, sous-directrice de la lutte contre la
cybercriminalité à la police judiciaire. – S’agissant des délais de réponse des
plateformes de diffusion de vidéos suite à un signalement, je peux faire part de
ma satisfaction tant en qualité de réponse qu’en rapidité de réaction. La plupart
des vidéos qui ne sont pas sujettes à caution et qui sont manifestement illicites
sont retirées des plateformes, qu’il s’agisse de Google, de Microsoft, de
Dailymotion ou de WhatsApp, au bout de quelques minutes. Le système défini
par la loi sur la confiance en l’économie numérique visant à faire jouer la
responsabilité de l’hébergeur permet donc une véritable réactivité et des
progrès importants ont été réalisés depuis la création de PHAROS.
La situation risque en revanche d’être plus problématique quand il
s’agira de procéder à des blocages de sites en application de la nouvelle
procédure résultant de la loi du 13 novembre 2014 puisque nous serons, dans la
plupart des cas, confrontés à des hébergeurs étrangers. Or, dans de telles
situations, l’hébergeur risque d’être peu coopératif et il disposera d’autres
moyens de diffusion. J’ai donc, à ce stade, du mal à apprécier la rapidité avec
laquelle ils répondront à nos sollicitations, d’autant que le blocage par
l’intermédiaire des fournisseurs d’accès à internet ne nous permettra plus de
visualiser le site et nous serons dans l’impossibilité de vérifier que les
hébergeurs ou les éditeurs ont retiré les contenus mis en cause.
Pour ce qui est des conditions d’hébergement, il est clair qu’il existe
certains pays, qualifiés de « paradis » par certains intervenants, dans lesquels
les conditions juridiques rendent difficile notre intervention et que ces
hébergeurs accueillent des vidéos et des contenus qui sont illicites. Je pense

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