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FILIÈRES « DJIHADISTES » : POUR UNE RÉPONSE GLOBALE ET SANS FAIBLESSE

femmes dans l’islam sunnite
républicains ? Je ne le crois pas.

est-elle

compatible

avec

les

principes

Mme Bariza Khiari. – Autant la première partie de l’amendement est
acceptable, autant demander à la communauté musulmane de condamner
fermement le radicalisme ne l’est pas : n’allons pas lui donner des leçons, alors
qu’elle condamne systématiquement ces dérives !
M. François Pillet. – Je supprime la fin de la phrase – à partir des
mots « d’autre part ».
M. Claude Raynal. – Plutôt que « pratique religieuse radicale », je
préfèrerais « pratique religieuse amenant au radicalisme ».
M. Jeanny Lorgeoux. – Il est possible de pratiquer un islamisme
exigeant, rigoureux, donc radical, sans qu’il soit extrémiste. C’est pourquoi je
préfèrerais quant à moi le terme de « extrémisme intégriste».
Mme Éliane Assassi. – Le concept de pratique religieuse radicale est
difficile à manier…
M. Jean-Pierre Sueur, rapporteur. – Les autorités religieuses
musulmanes condamnent ceux qui, au nom de l’islam, se livrent au terrorisme.
La liberté religieuse existe et la République n’a pas à intervenir dans
les modalités d’exercice des religions. Chacun a le droit de se rendre à
Saint-Nicolas-du-Chardonnet le dimanche matin pour y entendre la messe en
latin. Chacun peut pratiquer la religion de son choix de façon intégriste. En
revanche, personne n’a le droit de tuer au nom d’une religion. Tout ce qui n’est
pas contraire à l’ordre public ou à la loi est licite. Nous engager dans une
tentative de définition de l’islam radical nous mènerait dans une impasse.
J’ajoute qu’il faut rattacher cet amendement à la proposition n° 5.
M. Jean-Yves Leconte. – Notre commission d’enquête n’a pas à
demander aux représentants de la communauté musulmane de se justifier.
Mme Nathalie Goulet, présidente. – Les opérations de type « not in
my name » n’ont pas fonctionné en France. En revanche, lors d’évènements
comme l’assassinat d’Hervé Gourdel, la communauté musulmane est
intervenue fermement.
M. François Pillet. – Je conviens qu’il faut rattacher cet amendement
à la proposition n° 5.
M. Jean-Pierre Sueur, rapporteur. – L’outil que nous mentionnons
dans la proposition n°5 ne contient aucune disposition stigmatisant quelque
religion que ce soit. Il a vocation à être commun à tous. Il n’est pas acceptable
d’utiliser des grilles comportant, par exemple, des renseignements tels que :
« va à la mosquée » ou « mange halal ». On n’a pas le droit de suspecter
quelqu’un de pratiques illicites sur ces fondements !
Oui, nous devons demander le concours des représentants des cultes.

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