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Mme Vallaud-Belkacem nous a coupé l’herbe sous le pied avec ses annonces sur
l’enseignement laïque des religions…
M. Jeanny Lorgeoux. – C’est bien !
Mme Sylvie Goy-Chavent. – Il faudrait aussi mettre l’accent sur le
regroupement des moyens humains, plus que sur leur doublement ou leur
triplement…
M. André Reichardt, président. – Je retrouve dans ce rapport tout ce
que nous avons vu et entendu. Il manque cependant une approche plus
politique. Je suis d’accord avec Mme Assassi, nous aurions pu nous réunir en
amont pour approfondir certains points et définir une approche politique. C’est
pourquoi j’ai cosigné les amendements de Mme Goulet qui visent à renforcer
l’aspect politique et stratégique. Je suis aussi favorable à ce que nous fassions
mieux ressortir les principales propositions. Il est vrai aussi que le
gouvernement a fait des annonces. Les ministres de l’intérieur européens se
sont réunis pour améliorer le système Schengen. Ce n’est pas pour autant qu’il
ne faut pas en parler. Le renseignement, l’école, Schengen constituent des sujets
fondamentaux.
Mme Bariza Khiari. – Le rapport dresse un constat des causes du
djihadisme, mais je regrette l’absence de propositions à ce sujet. À titre de
compromis, pourquoi ne pas introduire un paragraphe dès l’introduction,
indiquant que nous nous nous sommes interrogés sur la question du terreau,
mais que son analyse mériterait un autre rapport ? Dans ce cas, je retirerais mes
amendements.
Mme Esther Benbassa. – Je suis d’accord, mais évitons le terme de
« terreau » qui implique un déterminisme.
Mme Bariza Khiari. – En effet.
M. Jacques Legendre. – Il faut en revenir à l’intitulé de notre
mission : nous enquêtons sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les
réseaux djihadistes. Cela n’exclut pas une réflexion sur la prévention, qui
pourrait figurer en introduction.
Mme Nathalie Goulet, présidente. – Le gouvernement a annoncé
plusieurs mesures, siphonnant plusieurs de nos propositions. Je ne suis
toutefois pas favorable à ce que nous les supprimions, comme celles sur
l’encadrement des jeunes ou le suivi des repentis. On nous reprocherait de ne
pas avoir évoqué ces sujets. L’Assemblée nationale publiera un rapport dans
quelques mois. Les députés complèteront notre travail sur les points que nous
n’avons pas pu traiter. Nous avons parlé de la prévention. Personne n’a oublié
l’audition de Mourad Benchelalli ! Il est important que nos propositions soient
aussi politiques et non seulement techniques. Mon groupe y est attaché. Le
financement des aumôniers, par exemple, ne figure pas dans le rapport.
M. Jean-Pierre Sueur, rapporteur. – Les cinquante premières pages
du rapport traitent du contexte national, international et de la prévention, quant