IV - 5
La CCSDN et les médias
La Commission a constaté que les avis qu’elle émettait de
façon collégiale pouvaient donner lieu, dans les médias, à des
mises en cause de l’ensemble de ses membres ou de son président seul.
Ces mises en cause ont parfois revêtu le caractère de charges
d’une rare violence. La Commission avait initialement choisi
de les ignorer, mais elle ne pouvait laisser sans réagir, ni se
développer le phénomène, ni diffuser des contrevérités
susceptibles de nuire à la sérénité de son travail, porter atteinte
à l’honneur de ses membres et desservir l’intérêt public.
Les moins sévères de ces mises en cause ont consisté à reprocher à la Commission d’avoir une excessive tendance à protéger le secret défense, ou d’en faire une lecture trop large,
c’est-à-dire, selon une formule apparue ça et là, à s’autocensurer. De tels jugements subjectifs, puisque leurs auteurs ignoraient le contenu des informations soumises à la Commission,
relevaient en fait d’un fort a priori à l’encontre du principe
même du secret défense.
Plus graves encore ont été les critiques nominatives, susceptibles de nuire à l’honneur des membres de la Commission taxés
de partialité, ou même animés, selon leurs détracteurs, du
souci de protéger des intérêts privés ou particuliers. Critiques
franches ou simples insinuations, ces assertions ont mis en
cause au mieux l’objectivité de la Commission, au pire l’intégrité de ses membres qui, soumis au double secret de l’instruction et de la défense nationale sont dans l’impossibilité de
répliquer.
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