Livre blanc de la sécurité intérieure

qui permet de renforcer la présence sur la voie publique de patrouilles de
militaires. En Outre-mer, les armées contribuent à l’accomplissement des
missions de sécurité intérieure quotidienne (HARPIE, lutte contre la pêche
illégale, lutte contre l’immigration illégale, lutte contre le narcotrafic, appui
logistique divers), mais aussi en temps de crise (ouragan Irma). L’utilité du
partenariat avec le ministère des Armées n’est plus à démontrer, et elle a
en outre permis de développer des échanges fructueux avec les forces de
sécurité intérieure pour améliorer et enrichir le dispositif de protection et
de prévention du risque terroriste.
La pandémie de la COVID-19 constitue à ce titre une illustration aussi
importante qu’inédite du rôle et de la place du ministère des Solidarités et
de la Santé dans la protection des populations, et la complémentarité dans
l’action avec les forces de sécurité intérieure y a trouvé un nouveau mode
d’expression. Bien que sans précédent par son ampleur, cette crise sanitaire
n’est pas la première. Au fil des années, la coordination gouvernementale
dans ce type de menace a progressé, tant au niveau central que sur le
terrain. La création des agences régionales de santé a pu, néanmoins, être
une source de difficulté dans l’articulation locale avec les préfets, et il est
nécessaire de rester vigilant pour garantir la fluidité de l’information et la
solidité de la coordination dans la gestion des crises sanitaires.
La lutte contre la délinquance économique et financière fait l’objet
d’une mobilisation de la part des services des ministères économiques
et financiers, qu’il s’agisse de la protection des frontières (rôle de la
direction générale des douanes), ou de la lutte contre la fraude financière
ou les trafics. Il s’appuie pour ce faire sur des outils et des dispositifs de
coordination spécifique, tels que Tracfin.
La montée en puissance du risque terroriste a conduit à développer de
manière significative la culture de la sécurité au sein du ministère de
l’Éducation nationale. Le renforcement de la protection des établissements
d’enseignement et des élèves, leur association à la conduite d’exercices de
type attentat terroriste, a permis de réaliser des progrès significatifs dans ce
domaine. Il en est de même dans la lutte contre la radicalisation des jeunes,
à laquelle les personnels de l’Éducation nationale sont désormais associés
aux processus de détection des signaux de radicalisation et de prise en
charge, le plus en amont possible, des mineurs en risque de radicalisation.
La question de la sécurité des manifestations culturelles ou festives a
conduit le ministère de la Culture, comme celui en charge des sports, à
intégrer plus fortement ces dernières années les questions de sécurité
dans leurs priorités. Celles-ci sont désormais bien formalisées et prises en
compte pour la préparation et le bon déroulement de ces évènements.
L’affirmation du risque environnemental, qui peut déboucher sur des
accidents sanitaires ou de sécurité civile, représente un autre facteur de
diffusion de la culture du risque dans les ministères : qu’il s’agisse de celui
de l’Agriculture, ou de l’Écologie leurs missions intègrent pleinement la
dimension de protection et de prévention, étroitement articulée, au niveau
local, autour du préfet de département.

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