Livre blanc de la sécurité intérieure
tiers de la population jugent très satisfaisante ou satisfaisante l’action des
forces de police et de gendarmerie.
Ces données sont révélatrices de la relation complexe qu’entretiennent les
Français avec les forces de sécurité intérieure. Alors qu’en 2015 le rôle des
forces de sécurité et de secours avait été largement salué et avait suscité
un mouvement de soutien d’ampleur nationale, les mêmes forces en 2020
font l’objet d’un rejet d’une frange non négligeable de la population. De
nouveau, les citoyens réunis à l’Hôtel de Beauvau, ont témoigné de la
détérioration et même du délitement de ce lien et pourtant ils ont été
les premiers à exprimer le souhait d’être acteurs aux côtés des forces de
sécurité dans le cadre d’un pacte de sécurité renouvelé.
2.1.4. La présence, l'accessibilité et la proximité de l'État sur tout le territoire
demeurent indispensables
La relation de la population à l’État est marquée par un paradoxe : défiance
autant que besoin réaffirmé de présence. Les événements les plus récents,
sur tout le territoire, montrent que l’État est attendu au plus proche des
préoccupations des citoyens.
Les attentes sont fortes pour qu’un service public de proximité soit
maintenu partout sur le territoire. Les citoyens, sollicités lors de la
conférence organisée en janvier 2020 mais également dans le cadre
des assises territoriales de la sécurité qui se sont tenues dans tous les
départements, ont rappelé leur attachement à un service public humain
dans une tendance à la numérisation des démarches.
Ce besoin de présence et d’accessibilité des services publics a encore été
réaffirmé lors du mouvement des gilets jaunes et du grand débat national.
La décision du président de la République de créer 2 000 Maisons France
Services d’ici 2022, réparties sur l’ensemble du territoire, est l’une des
réponses concrètes à cette attente.
Le maillage territorial des forces de sécurité intérieure et plus généralement
leur disponibilité s’inscrit pleinement dans ce contexte. Les 822
implantations de la Police nationale et les 3 766 unités de la Gendarmerie
nationale assurent cette protection du quotidien, de même que les forces
de sécurité civile garantissent la permanence des secours. A cet égard,
la sécurité civile repose sur un modèle unique : composée de sapeurspompiers professionnels et volontaires, son implantation territoriale
permet d’intervenir partout, en quelques minutes (5 185 centres de secours
au sein de 99 SIS en métropole et Outre-mer).
Les rapports entre les forces et la population, comme pour l’ensemble du
service public, connaissent toutefois une évolution culturelle : il y a désormais
une attente de qualité de service indexée sur un degré de satisfaction, qui
implique la construction d’une relation de confiance et d’une démarche de
transparence et de reddition de comptes de l’action des forces de sécurité.
Cette évolution peut constituer une rupture essentielle pour des forces
qui, historiquement, se sont développées avec comme mission première
la défense des institutions qui et ont été orientées progressivement vers le
service de la population.
Ces attentes, que les organisations de la police et de la gendarmerie
nationales ont commencé à intégrer dans leur mode de fonctionnement,
prennent plusieurs formes.
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