Livre blanc de la sécurité intérieure

Maintenir les capacités opérationnelles de la sécurité civile
Le ministère a pour mission de limiter les effets des incendies, catastrophes
naturelles ou industrielles. La flotte aérienne de la sécurité civile est
composée de 57 aéronefs, dont 34 hélicoptères et 23 avions. Outre le
renforcement indispensable de la flotte d’hélicoptères vers des appareils
plus polyvalents, le renouvellement de la flotte d’avions de la sécurité
civile devient particulièrement urgent. En effet, la DGAC a indiqué que
les avions Tracker de la sécurité civile seront retirés, dès l’été 2020, pour
des raisons de sécurité, après 60 ans de service. Cette décision inattendue,
fait peser un risque majeur de rupture capacitaire à l’orée de la prochaine
saison feux de forêts. La continuité opérationnelle de la mission des pilotes
d’avions de la Sécurité civile est dès lors en question.
Le Livre blanc plaide fortement en faveur du renouvellement, nécessaire,
de la flotte de la sécurité civile, en évitant de laisser le taux de disponibilité
des appareils en service se dégrader et, surtout, in fine, d’avoir à consentir
un investissement plus important pour remplacer simultanément tous les
appareils d’âge et d’usure très proches. Pour la flotte avions, l’achat de 6
appareils de type Dash permettra le remplacement progressif des Tracker. Le
renouvellement des avions de lutte contre les feux de forêt doit également
se poursuivre dans une dimension européenne. Le mécanisme européen
de protection civile devrait financer l’acquisition de 2 avions amphibies
qui s’ajouteront aux capacités nationales en devant rester disponibles pour
toute demande européenne.
S’agissant de la flotte d’hélicoptère, les Airbus H225, plus lourds et de plus
forte capacité d’emport et de rayon d’action plus important que les EC
145 destinés aux secours, apporteraient d’autres possibilités d’emploi. Ils
seraient complémentaires à la fois des hélicoptères actuels mais aussi des
avions. Afin de faire face à l’extension des risques, de nature différente et
sur des zones géographiques plus étendues, il est envisagé une inflexion
de la doctrine d’emploi et une extension des équipements d’avitaillement.
Les moyens de secours et d’assistance aux personnes doivent être
pleinement opérationnels. Par ailleurs, la disponibilité des moyens NRBC
(nucléaire, radiologique, biologique et chimique) doit être garantie. Ces
matériels méritent d’être complétés par des acquisitions (balises, multi
capteurs à distance…) de façon à assurer une couverture de ce risque
homogène au niveau territorial.
L’alerte des populations doit aujourd’hui être envisagée sous un angle
« multicanal » : le téléphone portable, les médias viennent s’ajouter
aux vecteurs plus traditionnels que sont les sirènes. Plusieurs accidents
industriels (ex : Lubrizol) ou naturels (ex : inondations) récents sont venus
rappeler l’utilité et même le caractère incontournable des sirènes, pour peu
que leur déploiement s’accompagne de la nécessaire sensibilisation des
populations. Achever le déploiement de ces sirènes sur tout le territoire
national reste un objectif prioritaire. Enfin, mettre en place à l’horizon 2022
le canal mobile, également appelé « reverse 112 », conforme aux directives
européennes, constitue un autre défi.
L’expérience récente montre que nos territoires ultramarins sont souvent
exposés aux risques naturels liés au réchauffement climatique. Or, à ce jour,
les moyens nationaux, terrestres et aériens de la sécurité civile, sont pour
l’essentiel basés en métropole. Il pourrait être envisagé la mise en place
d’une unité d’intervention de sécurité civile supplémentaire dans l’un de
nos territoires d’Outremer.
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