Livre blanc de la sécurité intérieure
Le ministère de l’Intérieur a besoin de se doter d’une instance apte à
conduire des travaux de réflexion stratégique, à réaliser des formations
de haut niveau transversales pour son encadrement supérieur, et qui soit à
même de faciliter la recherche et l’analyse prospective sur les grands enjeux
de sécurité et de gestion de crise, intégrant une approche internationale.
Il dispose déjà, avec le CHEMI, d’un dispositif de formation et d’acculturation
pour ses cadres dirigeants. Par ailleurs, l’institut national des hautes études
de sécurité, établissement public jusqu’à présent placé sous l’autorité du
Premier ministre, rejoint le ministère de l’Intérieur d’ici la fin de l’année
2020.
Ces deux instances œuvrent, de manière complémentaire, dans le même
champ de l’expertise de haut niveau et de la recherche. Elles ont vocation
à se rapprocher pour constituer un service à compétence nationale qui
renforcera le positionnement du ministère de l’Intérieur sur la prospective
et la formation aux politiques publiques de sécurité et de gestion des crises.
Ce service pourrait constituer le socle d’une future académie de la sécurité
intérieure. Une telle instance permettrait de constituer et de faire vivre une
expertise et une culture communes.
La création de cette académie faciliterait par ailleurs les transformations en
cours au sein du ministère tout comme l’analyse a posteriori d’événements
majeurs. Par les formations transversales qu’elle organiserait, elle favoriserait
la connaissance mutuelle des principaux acteurs du ministère et en
renforcerait la cohésion.
L’académie de la sécurité intérieure constituerait de fait la première étape
d’une vision intégrée de la sécurité intérieure et offrirait des perspectives
de développements multiples. Elle serait par ailleurs chargée de réaliser des
études et de développer des recherches dans le domaine de la sécurité,
en s’appuyant sur un réseau de chercheurs et d’universitaires à construire.
L’articulation de l’approche scientifique universitaire avec les pratiques
et l’activité de terrain des acteurs publics et privés constitue un enjeu
majeur pour replacer la gestion des sujets de sécurité au sein de la société
dans laquelle ils s’inscrivent. Dès lors, il est indispensable de développer
les partenariats avec les universités, ainsi qu’avec d’autres acteurs de la
formation (CNFPT), et de s’engager dans un véritable processus de recherche.
À terme, cette évolution permettrait de déboucher sur l’élaboration de
formations universitaires diplômantes et/ou qualifiantes.
L’académie de la sécurité aurait enfin pour mission de contribuer au
rayonnement de la France à l’échelle européenne et internationale, d’autant
plus indispensable que les phénomènes de délinquance et les nouvelles
activités criminelles sont aujourd’hui fortement mondialisées.
Proposition :
Se doter d’un outil permettant de développer une réflexion stratégique
de haut niveau sur la politique de sécurité, dans toutes ses composantes,
et de nature à fédérer la communauté de la sécurité intérieure,
en s’appuyant sur l’arrivée de l’INHESJ au ministère de l’Intérieur :
l’Académie de la sécurité du ministère de l’Intérieur.
297