Livre blanc de la sécurité intérieure
Pour les commissaires et les officiers de police, le concours interne n’est
ouvert que pour 20 % des postes offerts. Ce ratio pourrait être élargi. Cette
même démarche serait appliquée aux militaires de la gendarmerie pour
lesquels des concours internes ne sont pas mis en place.
Au-delà de la sphère publique, il peut être intéressant d’attirer des profils
ayant une expérience dans le secteur privé. La concertation conduite avec
les jeunes membres des forces de sécurité a montré que certains d’entre
eux s’étaient tournés vers une carrière en police ou gendarmerie après
plusieurs années passées dans le secteur privé. En outre, cette approche
semble cohérente avec l’évolution des parcours professionnels qui montre
que, de plus en plus souvent, on n’accomplit plus l’intégralité de sa carrière
dans un même secteur.
Pour répondre à cet objectif, il est proposé de mettre en place des
troisièmes concours réservés aux candidats justifiant d’une expérience
professionnelle dans le secteur privé. Là où ils existent déjà, ces troisièmes
concours se voient attribuer 10 % des postes à pourvoir, et les jurys peuvent
reporter les postes non pourvus sur les autres voies de recrutement.
Par ailleurs et pour attirer des profils et des compétences spécifiques
de haut niveau, l’organisation de concours sur titres peut être envisagée.
Elle permet de sélectionner, dans la phase d’admissibilité, des candidats
en fonction des titres dont ils disposent, sans leur faire passer d’épreuves
écrites compte tenu de leur niveau de qualification.
Enfin, l’ouverture d’une partie du recrutement des commissaires et des
officiers de police à des candidats ayant un profil et des compétences
scientifiques, pourrait être envisagée, à l’instar de ce que fait la gendarmerie
nationale pour ses officiers. Si les compétences juridiques constituent l’une
des exigences essentielles pour exercer ces fonctions, il est utile de disposer
également de profils scientifiques de haut niveau, pour mettre les services
en situation de maîtriser les enjeux technologiques qui ne manqueront pas
de s’affirmer plus encore dans les années à venir (cf. livret IV).
Ainsi, le recrutement des commissaires de police pourra-t-il être ouvert aux
élèves de grandes écoles d’ingénieurs (ENS, Polytechnique), et les mesures
déjà engagées pour les officiers de la gendarmerie nationale1 seront
renforcées, pour atteindre au total, d’ici trois ans, une proportion de 25 à
40 % des effectifs recrutés.
Proposition :
Diversifier les viviers des candidats aux concours pour enrichir les
recrutements :
–O
ptimiser les avantages des concours internes.
–M
ettre en place des concours sur titres.
– Instaurer des troisièmes concours ouverts à des parcours dans le privé.
–R
ecruter à la sortie des grandes écoles d’ingénieurs.
L’objectif de diversification des recrutements, et de leur adéquation avec la
société suppose un travail en amont des concours.
Dans l’enseignement secondaire, plusieurs lycées professionnels
proposent une filière relative aux métiers de la sécurité, qui débouche
281