Livre blanc de la sécurité intérieure
preuve de concept est parfois nécessaire. Actuellement, le ministère peut
financer des études de faisabilité via un fonds dédié (FIESPI), mais il ne
couvre pas le financement de preuves de concept. La création d’un fond
d’amorçage au sein du ministère, doté de façon pérenne, apparaîtrait
comme un accélérateur d’innovation.
Proposition :
Formaliser un dispositif d’animation et de pilotage de la recherche et
innovation en sécurité intérieure, qui pourrait prendre la forme d’un
comité de recherche et d’innovation, aux missions identifiées.
Doter le ministère d’un centre technique pluridisciplinaire, accueillant
des cadres et des agents des métiers, des ingénieurs et des techniciens
susceptibles de dialoguer avec les acteurs de la recherche et de
l’innovation universitaires et industriels, de tester et valider des solutions.
Faire du SAELMI un acteur à part entière de la mise en œuvre de
processus de recherche et d’innovation en lui permettant de monter
en compétence sur la mise en œuvre de l’innovation via l’encadrement
de l’expérimentation avec des industriels et l’achat public d’innovation.
Déployer des outils favorables aux acteurs de la recherche et innovation :
une plate-forme ministérielle en ligne consacrée à la recherche et à
l’innovation, fédérant de manière souple l’ensemble des acteurs et
des ressources, dotée d’un forum, d’un Wiki des projets en cours et
des solutions proposées ainsi que d’un annuaire des acteurs et des
compétences.
S’ouvrir aux partenariats avec le monde universitaire et le secteur privé
Dans ses projets de recherche et innovation, le ministère de l’Intérieur
peut s’ouvrir davantage à des partenariats avec le monde universitaire
et le secteur privé. Cette ouverture permettrait de mettre en relation
des compétences complémentaires. Les consortiums permettent en
outre d’atteindre la taille critique indispensable pour absorber les coûts
élevés des projets d’innovations technologiques. Le ministère dispose
d’une intelligence opérationnelle qu’il apporte aux projets : ses agents
sont experts de leurs processus et de leur vécu opérationnel, ce qui doit
conditionner l’élaboration des nouveaux outils dont ils ont besoin.
Les travaux du Livre blanc ont montré que le partenariat avec le secteur
privé pouvait être davantage resserré. Ainsi les relations avec les industriels
ont montré qu’un potentiel de complémentarité élevé existait mais qu’une
meilleure acculturation au langage, aux organisations, aux objectifs et aux
contraintes de chacun était nécessaire.
De même, les partenariats universitaires pourraient être densifiés et mis
en réseau. A titre d’exemple, la DGPN a signé depuis 2015 des conventions
de confiance et d’appui à la recherche (LYON III, UTT, CNAM, IRIT) et mis
en place des ateliers d’innovation et de recherche permanents(67). Ces
derniers ont donné lieu à une quinzaine de projets de recherche au profit
67
Lien police population et sécurité du quotidien, Ordre Public Équilibre, Rupture,
Analyse et Anticipation, et NETCHER UE pour la protection du patrimoine et la lutte contre
le trafic des biens pillés.
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