trace odorante laissée par un individu sur un support physique ou dans l’air,
et perceptible par l’odorat ou chimiquement caractérisable par l’analyse.
Deux méthodes de rapprochement sont actuellement utilisables :
l’approche cynophile et l’approche chimique. Dotés de remarquables
aptitudes olfactives et mnésiques, les chiens ont la capacité de mémoriser
et discriminer finement les mélanges d’odeurs. Ces deux approches
sont tout-à-fait complémentaires. L’emploi parallèle de deux techniques
différentes qui corroboreraient l’une l’autre leurs résultats renforcerait
notablement la force probante de l’exploitation des traces odorologiques
devant les tribunaux.
Deux objectifs distincts méritent d’être poursuivis dans le cadre d’un
programme de développement de cette technique particulière de police
scientifique.
Le premier objectif consiste à rechercher l’amélioration des performances
d’identification en odorologie. À l’aide d’études scientifiques, une piste
est d’optimiser la conservation des odeurs en développant de nouveaux
supports de prélèvements, en standardisant les opérations et les supports,
et en améliorant leurs conditions de stockage. Des études par cohorte
d’analyse doivent permettre d’affiner les calculs statistiques permettant
l’individualisation d’une personne à partir d’un chromatogramme.
Pour l’approche canine, comme tout tissu présenté au chien est
irrémédiablement considéré comme souillé, et donc non ré-exploitable,
le nombre de comparaisons possibles est limité par le nombre de tissus
disponibles. Tout procédé qui permettrait de s’affranchir de cette limite
par duplication de l’odeur humaine sur d’autres tissus ou supports aurait
une grande valeur policière.
Le second objectif est de mutualiser le fruit des travaux complémentaires
menés respectivement par la police et la gendarmerie nationale. Le Service
central de police technique et scientifique étudie plus spécifiquement
les processus de discrimination et d’identification canine et l’institut de
recherches criminelles de la gendarmerie nationale cherche à développer
le corpus méthodologique de l’approche chimique, en définissant un profil
biométrique olfactif par analogie avec le profil génétique individuel.
La convergence vers un moyen de prélèvement commun, utilisable tant par
les équipes cynophiles que les personnels de laboratoire, apparait cruciale
pour éliminer tout biais d’interprétation lié au prélèvement lui-même.
L’utilisation d’un support analytiquement propre doit être privilégiée.
Les techniques d’identification doivent quant à elles demeurer
indépendantes, afin de préserver la force probante des résultats corroborés.
Propositions:
Poursuivre les programmes de recherche appliquée d’amélioration
des performances d’identification en odorologie en développant de
nouveaux supports de prélèvement standardisés, en optimisant les
conditions de stockage, en explorant la voie de la duplication des
prélèvements, en approfondissant les corpora statistiques de profilage
individuel, et en déterminant les conditions optimales de travail des
chiens.
Tout en conservant les deux pôles d’expertise, mieux combiner les
programmes de recherche et promouvoir la diffusion horizontale dans
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