Livre blanc de la sécurité intérieure

Faire progresser la discipline de la biométrie vocale passe aussi par
l’élaboration d’un patrimoine de données issues de sources et de
circonstances très variées, le recours aux technologies d’apprentissage par
intelligence artificielle, la formation progressive en France d’un vivier de
spécialistes en comparaison de voix forensique et la création d’une base
de signatures vocales qui pourrait être limitée aux seuls finalités de la lutte
contre le terrorisme et la criminalité organisée. La limitation des finalités
du fichier de signatures vocales conservées sur longue durée ne ferait pas
obstacle à ce que, sur la décision ou sous le contrôle d’un magistrat, la
comparaison vocale soit utilisée au cas par cas dans d’autres types d’affaires,
au regard des circonstances de l’espèce, sans recourir à cette base.
Propositions :
Cristalliser grâce à la recherche développement et innovation
les garanties technologiques de la biométrie vocale à vocation
opérationnelle.
Créer des embryons de bases de référence, strictement séparées entre :
(i) Des bases pseudonymisées à des fins de recherche, développement
et innovation, créées à partir d’échantillons de bonne qualité issus
de la diversité des cas d’usage métiers, pour l’apprentissage, la
calibration des systèmes et le contrôle de qualité des résultats.
(ii) Une base de signatures vocales de références en vue d’applications
criminalistiques ou de surveillance, limité à la lutte antiterroriste et à
la lutte contre la criminalité organisée, dans un premier temps à titre
expérimental et temporaire. Le prélèvement des voix pourra être
intégré au processus de signalisation.
(iii) Choisir un format de stockage limitant la perte d’information et
maximisant la préservation des caractéristiques utiles aux opérations
de discrimination.
Inscrire d’emblée la biométrie vocale naissante à vocation opérationnelle
dans une perspective multi-biométrique.
Poursuivre un programme de recherche synchronisé entre le SCPTS
et l’IRCGN leur permettant de demeurer des acteurs de référence
internationale en criminalistique vocale, à travers la poursuite d’actions
de recherche collaborative et la participation aux défis d’évaluation
internationaux en reconnaissance de la parole.

4.6. Améliorer le traitement d’une biométrie complémentaire : l’odorologie
L’odorologie repose sur le principe scientifiquement validé de l’unicité et
de la stabilité de l’odeur humaine. Celle-ci est cependant particulièrement
complexe à analyser, car elle se matérialise par plusieurs centaines de
composés organiques volatils différents. En outre, ceux-ci se répartissent
en une composante primaire (qui aurait une base génétique et est stable
dans le temps), une composante secondaire (éléments endogènes), et une
composante tertiaire (éléments exogènes). C’est donc sur la base de la
composante primaire qu’il est possible d’identifier un individu. Le contact
direct avec un objet considéré n’est pas indispensable au dépôt de l’odeur
individuelle sur cet objet. « L’empreinte olfactive » est définie comme la
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