Depuis 2006, le dispositif « Alerte enlèvement ! » permet de diffuser
massivement à la population, sur l’ensemble du territoire national,
un message et une photographie en cas d’enlèvement d’enfant. Une
plateforme téléphonique dédiée est alors ouverte.
Depuis 2015, en cas de mis en œuvre du dispositif « Alerte attentat ! »,
deux plateformes, l’une téléphonique et l’autre numérique, peuvent
être ouvertes pour recueillir tout témoignage, susceptible de revêtir une
importance pour l’enquête.
Ces deux dispositifs reposent sur un outil logiciel capable de traiter les
signalements téléphoniques recueillis par les opérateurs du 17, un numéro
en 800, ou via le formulaire Internet. Les fiches renseignées sont directement
adressées aux enquêteurs pour traitement et vérification.
Il convient cependant d’adapter et de moderniser les méthodes de
diffusion des appels de police judiciaire au public, en cas d’alerte et d’appel
à témoignage. A cette fin, police et gendarmerie ont lancé un projet de
Portail unique de témoignage en ligne (TEL). Son but est de construire un
outil générique adaptable à une très grande variété de situations et commun
aux deux forces de sécurité intérieure. Le projet prévoit que seront ainsi
diffusables par Internet les informations relatives à des personnes (victime
disparue, victime à identifier, mis en cause recherché), à des objets (volés
ou découverts),
voire à des appels à témoins. Ce portail Internet sera
couplé à un dispositif de transmission du témoignage recueilli à l’enquêteur
en charge du dossier.
En matière de sécurité civile aussi, il est souhaitable de pouvoir partager,
par des dispositifs à la fois protégés et automatisés, l’intégralité des
informations mobilisables autour d’une victime dès le déclenchement de
l’intervention et au fil et à mesure de leur enrichissement.
Propositions :
Le ministère créera un nouveau portail générique sur Internet, accessible
à tous, afin de gérer l’ensemble des appels à alerte et à recueil de
témoignage.
Les plateformes « Alerte enlèvement !» et «Alerte attentat !» seront
préservées, mais étroitement coordonnées avec le site Internet, par
renvoi.
Réfléchir au recueil d’information en source ouverte pour détecter des
situations de danger et d’urgence
Les technologies d’analyse automatisée du langage écrit, qui reposent
sur l’intelligence artificielle, permettent de procéder à de l’analyse et de
l’extraction de contenus, et traitent des volumes d’informations qu’il serait
hors de portée d’effectuer manuellement.
Afin d’améliorer la gestion de l’alerte et la détection rapide de situations
dangereuses non signalées aux centres opérationnels, il est possible
d’expérimenter l’automatisation de la captation d’informations en sources
ouvertes librement accessibles sur les réseaux sociaux. La sécurité civile
et la gendarmerie nationale ont déjà participé à de premiers partenariats
prometteurs avec des chercheurs spécialisés, cofinancés par le ministère
de l’Intérieur et ayant donné lieu à publication.
220