et les tentatives d’ingérence. Cette position l’a conduit à développer des
compétences dans différents métiers.
Ainsi, la DGSI, la DCPJ, la préfecture de police ou encore la DGGN
conduisent, via des structures dédiées, des cyber-opérations, des enquêtes
numériques et des actions de prévention. Objet de cyberattaques, le
ministère a mis en place une chaîne de sécurité des systèmes d’information,
dont un centre de cyberdéfense (C2MI) sous la responsabilité du service du
haut-fonctionnaire de défense. Enfin, le ministère s’est doté en 2016 d’une
délégation ministérielle à la lutte contre les cybermenaces (DMISC) pour
animer le réseau cyber du ministère et de ses partenaires.
En outre, afin de s’adapter à une criminalité en mutation perpétuelle, les
directions et services du ministère ont développé différents outils de suivi :
l’état annuel de la menace cyber piloté par la DMISC en lien avec l’ensemble
des acteurs du ministère de l’lntérieur, le centre de réponse à des incidents
cyber (CSIRT) de la DCPJ, plateformes (Pharos de signalement des contenus
illicites ou suspects, Perceval de fraude à la carte bancaire).
Le maillage territorial du ministère a intégré les enjeux cyber, avec la mise
en place de réseaux et de référents prenant en charge une ou plusieurs
des missions correspondantes. Au total, 80 % des policiers et gendarmes
formés au cyber sont déployés dans les territoires et la DGSI dispose
d’un référent par département. Différentes évolutions organisationnelles
récentes confirment aussi la tendance de renforcement de ces expertises
cyber, à l’image de la mise en place du service technique national de
captation judiciaire (STNCJ) début 2018.
Dès lors, quatre ambitions pourraient être portées par le ministère de
l’Intérieur dans le domaine cyber :
– Garantir la maîtrise et la capacité d’agir du ministère en matière cyber ;
– Être l’acteur de référence en matière de lutte contre la cybercriminalité ;
– Devenir un acteur clé de la gestion de crise cyber ;
– Accroître la résilience cyber de la société civile.
Afin de relever les défis de la sécurité numérique, une « feuille de route »
a été produite en 2018 par la DMISC, qui donne corps à une première
stratégie de lutte contre les cybermenaces élaborée en 2017. Cette feuille
de route constate que les missions et les compétences du ministère sont
peu lisibles, alors que 10 millions d’euros (hors T2) sont engagés tous les ans
et que 8 600 agents sont formés (dont 10 % luttant à temps plein contre
les cybermenaces)(51). En effet, si l’investissement de chaque direction dans
le cyber a permis une montée en compétence notable dans les dernières
années, une amélioration de la coordination et des initiatives dans ce
domaine bénéficierait à la réponse ministérielle dans son ensemble. C’est
ce qu’ambitionne ce Livre blanc en proposant la création d’un SCN Cyber
(cf. livret 3, 1.3.3.).
51
Au total, 2650 ETPT sont impliqués dans les missions cyber. 25% des ETPT luttent en
permanence contre la cybercriminalité, soit 426 enquêteurs-procéduriers et 272 analystes
numériques. Hormis les personnels formés de la DGSI qui exercent majoritairement en
administration centrale, 80 % des policiers et gendarmes formés sont déployés dans les
territoires.
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