améliorée la qualité professionnelle des enquêteurs, confirmées dans le
rapport Beaume de juillet 2014.
Recentrer le siège sur la stratégie, le pilotage et l’évaluation
Par ailleurs, les autres grandes directions métiers de la police nationale qui
correspondent aux grandes politiques de sécurité (lutte contre l’immigration
irrégulière, police de sécurité du quotidien, etc.) ne se trouveraient pas
remises en cause dans leurs structures. Toutefois, leur recentrage sur
des missions stratégiques serait amplifié par un fort mouvement de
déconcentration au profit des échelons zonaux et départementaux. Dans
ce cadre, chacune des directions métiers disposerait d’un échelon zonal
déconcentré, comme c’est déjà le cas pour la direction centrale de la police
aux frontières (DCPAF) et la direction centrale du recrutement et de la
formation (DCRFPN), et aurait la charge de veiller, sous l’autorité des préfets,
à la bonne application des stratégies nationales, à l’accompagnement et au
soutien des services de police territoriaux et locaux. Achever la zonalisation
déjà engagée conduirait donc à transformer rapidement les simples
coordonnateurs zonaux de la sécurité publique en véritables directeurs
zonaux (DZSP) et à créer des directeurs zonaux de la police judiciaire (DZPJ).
Enfin, la place et le rôle de la direction des ressources et des compétences
(DRCPN) sont clairement posés depuis plusieurs années. Dans la perspective
d’un double mouvement de recentrage des grandes directions de la police
nationale sur leurs cœurs de métiers et de déconcentration au bénéfice
de la chaîne de commandement territoriale, cette direction de soutien
devra devenir le seul interlocuteur en responsabilité au bénéfice des
directions métiers, des territoires et des personnels. Il lui incombera pour
cela de dialoguer véritablement avec les SGAMI rénovés, dont la gestion
est désormais confiée au secrétaire général.
Unifier la police nationale en Outre-mer
Les nombreuses spécificités de ces territoires et leur isolement géographique
ont conduit à y préfigurer une organisation particulière de la police nationale
qui fait l’objet d’une expérimentation depuis janvier 2020 dans trois
territoires aux caractéristiques différentes et très particulières (NouvelleCalédonie, Guyane, Mayotte). Cette expérimentation prend la forme d’une
direction territoriale unique de la police nationale qui réunit l’ensemble
des corps de métiers de police dans chacun de ces territoires. Ce modèle
pourrait être étendu aux autres collectivités d’Outre-mer si l’évaluation, qui
est attendue, en confirme l’intérêt et l’efficacité. L’intégration des SGAP en
leur sein, qui devrait être une évidence, reste à réaliser.
Cette hypothèse de transformation de la police nationale s’inscrit
finalement dans un mouvement de réformes déjà engagé et progressif
dont les effets attendus se trouvent par conséquent déjà relativement
circonscrits et modestes. En outre, ce modèle consisterait avant tout
à trouver un cadre partagé pour certains métiers, en particulier celui de
l’investigation, qui est, c’est certain, le plus éclaté entre les différentes
directions de police. Toutefois, en conservant le moule, qui s’est figé avec
le temps, des directions centrales actuelles, la gouvernance globale de la
DGPN, dont les écueils ont été dénoncés à maintes reprises, ne serait pas
modifiée.

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