Livre blanc de la sécurité intérieure

En outre, toutes les rencontres et les concertations ont permis de dresser
le constat d’une organisation de la police nationale qui ne donne plus
satisfaction et de l’espoir très largement partagé d’une transformation
ambitieuse. La police nationale souffre avant tout de son morcellement.
L’état des lieux confirme une attente générale de pilotage renforcé et
affirmé, conforté par un décloisonnement vigoureux et appuyé sur une
déconcentration volontariste. L’articulation de la préfecture de police avec
le reste du dispositif policier national, clairement posée par la Cour des
comptes et l’Inspection générale de l’administration, mérite également
d’évoluer.
Enfin, la dimension européenne et internationale des politiques publiques
s’est considérablement affirmée, au cours des dernières années, dans
le champ de compétence du ministère de l’Intérieur : qu’il s’agisse de
la politique de l’asile, de la protection des frontières, de la police des
étrangers, de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée, de la
sécurité civile ou encore des systèmes d’information, l’Union européenne,
en particulier, joue aujourd’hui un rôle déterminant. Parallèlement, un
nombre croissant d’enceintes internationales traitent désormais de
sujets essentiels pour les politiques régaliennes relevant du ministère de
l’Intérieur, comme le déploiement de missions civiles de l’ONU ou de l’UE,
la dissémination des contenus terroristes sur Internet, le financement du
terrorisme ou la politique migratoire. Enfin, des cadres de coopération
structurés existent autour des enjeux méditerranéens, ou encore des pays
d’Afrique subsaharienne. Face à ce constat le ministère de l’Intérieur est
engagé dans une transformation de ses méthodes de travail par la création
d’un échelon de coordination aujourd’hui manquant. Les échanges permis
par les travaux du Livre blanc ont insisté, en particulier dans la perspective
de la prochaine présidence de l’Union européenne par la France, sur la
nécessaire et visible appropriation organique et stratégique de la dimension
internationale et européenne par le ministère de l’Intérieur.

1.1. Dessiner l’organisation territoriale des forces de sécurité intérieure en
conjuguant territoires, proximité et efficacité
1.1.1. Une organisation territoriale fondée sur un maillage dense
L’organisation territoriale de la police et de la gendarmerie nationales se
caractérise par un maillage dense, essentiellement fondé sur le département.
La sécurité publique est ainsi organisée en directions départementales, ellesmêmes déployées, au sein de chaque département, en une ou plusieurs
circonscriptions de sécurité publique. Au total, la sécurité publique dispose
ainsi de 872 implantations territoriales, ouvertes 24 heures sur 24 au public.
La gendarmerie nationale dispose quant à elle de groupements
départementaux, répartis outre le chef-lieu, en compagnies, elles-mêmes
composées de brigades de gendarmerie. Le réseau de la gendarmerie
nationale comporte ainsi 3 766 unités, réparties dans les zones attribuées
à cette force.
Outre cette organisation départementale, les services spécialisés disposent
de directions régionales, interrégionales ou zonales, selon les missions
(police judiciaire, police aux frontières notamment).

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