Plus structurellement, le secteur bénéficierait de la création d’une
véritable filière de la sécurité privée. La formation y contribue, ainsi qu’à
rendre possible un vrai parcours de carrière dans la sécurité privée (CQP,
baccalauréat professionnel, BTS Management des métiers de la sécurité
privée).
Une telle évolution permettrait l’émergence d’un vivier pour
l’encadrement intermédiaire qui fait défaut aujourd’hui à la profession (le
taux d’encadrement est d’environ 2 %). C’est par l’intermédiaire de cet
encadrement justement qualifié que pourront se développer, au contact
des réalités opérationnelles, les coopérations et interactions entre le
secteur de la sécurité privée et son environnement public.
Le développement souhaité de cette filière doit conduire à l’ouvrir
à l’apprentissage et à l’alternance. La nécessité d’avoir terminé sa
formation avant de bénéficier d’un titre professionnel est un obstacle
au développement de ces filières d’apprentissage. L’attribution d’un titre
spécifique et provisoire, pour certaines fonctions limitativement définies
peut y remédier.
Proposition :
Créer une véritable filière de formation aux métiers de la sécurité privée
et l’ouvrir à l’apprentissage et l’alternance en entreprise.
Pour développer l’interopérabilité souhaitée entre acteurs de la sécurité,
la gendarmerie et la police nationales peuvent utilement participer à
la formation des agents de sécurité privée. Elles doivent privilégier un
accompagnement à haute valeur ajoutée, notamment sur la formation
de formateurs et la formation de l’encadrement intermédiaire aujourd’hui
manquant dans la sécurité privée.
Proposition :
Associer la police et la gendarmerie nationales à la formation des agents
privés de sécurité.
En sortie de formation, il est indispensable de renforcer le contrôle lors de
la délivrance des titres professionnels. Les commissions délivrant les titres
professionnels doivent davantage s’assurer de la réalité des compétences
des demandeurs de cartes professionnelles, afin d’équilibrer les voies
d’accès à la sécurité privée (CQP et titres). Aujourd’hui, le contrôle des
aptitudes professionnelles est très formel et se fonde sur les documents
à produire (attestations, certificats). Celui-ci mérite d’être plus poussé, a
fortiori dans un domaine de la formation qui connaît des cas de fraude. Le
CNAPS est, depuis 2015, chargé de contrôler les organismes de formation
professionnelle. Cette évolution, positive, est encore récente et n’a pas
montré tous ses effets ; elle doit être encouragée.
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