Livre blanc de la sécurité intérieure
Mieux former les agents de sécurité privée aux responsabilités de leurs
missions
La crédibilité de toute profession passe nécessairement par la reconnaissance
de la qualité de ses formations et l’intégrité des examens. Le cas de la
sécurité privée n’échappe pas à la règle et le secteur a déjà commencé à
œuvrer en ce sens. Pour autant, la situation n’est pas encore satisfaisante.
Il ressort des consultations effectuées que certaines formations à des
certificats de qualification professionnelle (CQP) sont défaillantes, et que
certains titres professionnels (autre voie d’accès à la profession) ne donnent
pas lieu à contrôle réel et peuvent être usurpés.
En premier lieu, il est indispensable de poursuivre le travail de fond
engagé pour une plus grande rationalisation et un contrôle rigoureux des
organismes de formation. L’encadrement de l’activité de formateur passe
avant tout par la vérification de ses aptitudes et de son intégrité (absence
de retrait de carte professionnelle ou d’une interdiction d’exercer).
Dans la même logique, il apparaît nécessaire de dissocier formations et
examens ou, a minima, de placer les examens sous le regard d’un tiers de
confiance agréé par l’Etat. Pour lutter efficacement contre les fraudes et
irrégularités constatées, il doit être envisagé de centraliser et harmoniser
les contenus d’examen, et de les confier à des organismes autres que
ceux en charge de la formation (sur le modèle, par exemple, du permis de
conduire).
Propositions :
– S’assurer de la qualité des organismes de formation, et des formateurs,
pour accroître la crédibilité des organismes de formation.
– Confier le déroulement des examens à des acteurs indépendants des
organismes de formation ou placer les épreuves sous le regard d’un
tiers de confiance.
Le renforcement du niveau d’exigence d’entrée en formation et d’aptitude
professionnelle paraît également indispensable. En effet, dans les domaines
sensibles, il est justifié de conditionner l’entrée en formation des agents
à la justification d’une promesse d’embauche, afin de ne diffuser des
informations sensibles qu’aux personnes appelées à réellement exercer
(par exemple dans les emprises aéroportuaires). Il y a lieu également de
s’assurer de l’aptitude professionnelle des dirigeants d’une entreprise
privée de sécurité, qu’ils exercent ou non effectivement sur le terrain.
Propositions :
– Conditionner l’entrée en formation à la justification d’une promesse
d’embauche pour les métiers qui nécessitent le partage d’informations
sensibles.
– Vérifier l’aptitude professionnelle des dirigeants de société de sécurité
privée.
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