Mieux former à la gestion de crise
En matière de suivi d’événement et de gestion des crises, l’humain constitue
un point d’attention majeur. La complexité des situations de crise appelant
à un haut degré de compétences et une vraie professionnalisation des
acteurs, la recherche d’une efficacité poussée à son point le plus élevé
de l’exigence doit rester une priorité, à tous les niveaux territoriaux du
dispositif de gestion de crise. Ainsi, une attention particulière sera portée
à la formation continue des préfets et des sous-préfets au titre de leurs
attributions de directeurs des opérations de secours et de pilotes de
la gestion de crise au niveau local. De plus, les crises imposent, par leur
caractère polymorphe et interministériel, de disposer d’autorités et de
chefs, aux échelons centraux et territoriaux, qui partagent une culture
interservices, un socle commun de connaissances et une méthodologie
rigoureuse de conduite de l’action face à la crise. Aussi, un effort doit ainsi
être porté sur l’acquisition d’une culture professionnelle partagée par les
hommes et les femmes placés à des postes de responsabilité, afin de leur
donner un niveau élevé de performance, de réactivité et de technicité
dans le traitement d’une crise majeure. Des thématiques nouvelles devront
y être abordées (dimension cyber des crises ou suivi des médias sociaux par
exemple).
À cet effet, un service à compétence nationale est créé : l’Institut des
Hautes Etudes du Ministère de l’Intérieur, issu de la fusion entre le Centre
des Hautes Etudes du Ministère de l’Intérieur (CHEMI) et l’Institut des
Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure et de la Justice (INHESJ), à compter
du 1er janvier 2021. Le ministère pourra s’appuyer sur la mise en commun
des expertises de l’INHESJ et du CHEMI et sur le plateau de formation à
la gestion de crises, installé dans l’enceinte de l’Ecole militaire. L’institut
dispensera ainsi des formations aux risques et à la gestion des crises,
aux politiques interministérielles et interprofessionnelles de sécurité
et à l’intelligence et à la sécurité économiques en incluant la dimension
cyber. Ses formations devront être complémentaires et construites en lien
étroit avec les écoles de formation du ministère, essentielles à la logique
d’apprentissage et des perfectionnements des acteurs de la sécurité
intérieure (ENSP, EOGN, ENSOSP, etc.).
Placé auprès du secrétaire général, l’IHEMI développera également
des actions d’innovation et de recherche sur les politiques publiques
interministérielles et participera du renforcement de la réflexion stratégique
et de la prospective ministérielles, en lien avec les démarches d’anticipation
opérationnelle développées par les directions du ministère.
Rénover les outils de la gestion de crise et rechercher l’interopérabilité
voire la convergence des systèmes d’information
La capacité des centres d’appels d’urgence à répondre efficacement aux
sollicitations des citoyens en situation de détresse sera revue. La France doit
être en mesure de proposer aux usagers du service public de secours et de
sécurité un système plus simple et plus lisible au travers du numéro unique
112 à l’instar de la plupart de ses voisins européens ; c’est un tel système
qu’ils ont appelé de leurs vœux, de manière quasi-unanime, aussi bien lors
des assises territoriales organisées dans tous les départements que pendant
la conférence de citoyens en janvier 2020. L’association des départements
de France, particulièrement concernée du fait de la gouvernance des
pompiers, plaide également en faveur du 112, « réponse évidente car elle
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