de leur connaissance des terrains et des phénomènes et de leur expertise,
sont indispensables dans la réponse aux crises. La DGSCGC, la DGGN et
la DGPN par le biais de leurs états-majors respectifs et de leurs différentes
unités de coordination et de planification (notamment le CPGC de la
DGGN et l’UCGE de la DGPN) sont donc appelées à continuer à tenir ce
rôle central dans la planification et la conduite de la gestion de crise, dans
une logique de directions menantes et concourantes et d’interopérabilité
des forces, dans le cadre d’une relation renforcée avec le centre de veille
du ministère pour assurer la structuration de la remontée d’informations
auprès du ministre de l’Intérieur.
Par ailleurs, la nature des différentes crises implique un renforcement de
l’interministérialité. En effet, aujourd’hui, les crises peuvent concerner
plusieurs départements ministériels : ministère de la Transition Écologique
et Solidaire, ministère des Solidarités et de la Santé, ministère de l’Europe
et des Affaires Etrangères, etc.
Enfin, l’évolution des techniques et moyens de communication et en
particulier des réseaux sociaux nécessite une meilleure prise en compte de
la problématique de la communication dans la gestion de crise(26).
Au niveau déconcentré, renforcer le rôle du préfet de département
L’expérience des crises récentes, qu’elles soient terroristes, systémiques
ou sanitaires, conduit, d’une part, à un renforcement du rôle du préfet
en tant que « directeur des opérations ». Elle consacre, d’autre part,
le département comme échelon privilégié de la gestion de crise et du
pilotage des politiques de sécurité. En effet, la gestion de crise bénéficie
de l’expertise et de la connaissance de l’écosystème local développées par
les préfets, les directeurs départementaux relevant de la police nationale,
les commandants de groupement de gendarmerie et les directeurs des
services départementaux d’incendie et de secours.
Disposant de l’expertise opérationnelle des forces de sécurité intérieure
et des services d’incendie et de secours, le préfet de département
apporte, dans le processus de décision, les éléments fondés sur une
analyse territorialisée et globale (sociale, économique, enjeux de politiques
publiques) et sur son expérience de la gestion des crises. Cela lui permet de
décliner les directives des autorités ministérielles, en prenant en compte
les réalités locales pour leur bonne mise en œuvre, en mobilisant les
partenariats locaux de sécurité avec les élus et les forces vives de la Nation.
Alors que les enjeux de sécurité ont bien souvent des causes et recouvrent
des dimensions touchant d’autres politiques publiques, le préfet de
département, en tant que représentant de chacun des membres du
Gouvernement, est l’acteur pertinent pour mobiliser l’ensemble des leviers
qui concourent à la paix publique, à l’ordre républicain (politique de la ville
dans les quartiers sensibles, politique de cohésion des territoires en zone
périurbaine et rurale, mobilisation des dispositifs économiques et sociaux
en cas de conflit social) et à la gestion des crises. Il le fait en lien avec les
sous-préfets d’arrondissement – dont le rôle a été crucial pour les gestions
de crise des « gilets jaunes » et de l’épidémie de la COVID-19 –, les élus, les
partenaires associatifs et dans son rôle réaffirmé de chef des services de
l’État dans le département.
26
Cf. partie 137. « renforcer et améliorer l’alerte aux populations en période de crise »,
livret II.
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