Livre blanc de la sécurité intérieure

de l’interconnexion des crises et de sa capacité, par le réseau préfectoral, à
porter une réponse interministérielle.
Fort des enseignements tirés de la gestion des crises survenues ces dernières
années et quasi permanentes désormais, dans le domaine du terrorisme,
des troubles à l’ordre public, des catastrophes naturelles ou de la santé,
mais également du développement de nouveaux processus pour la gestion
de crises intermédiaires, le ministère s’est employé à évoluer pour gagner
en efficacité. A cet égard, la récente crise, hors normes, de la COVID-19 a
montré sa résilience et l’engagement des différentes forces et notamment
de la sécurité civile.
Depuis 2010, le ministère de l’Intérieur accueille sur le site de Beauvau le
« centre de crise Beauvau », activé pour faire face aux événements relevant
de son champ de compétences. Ce même « centre de crise Beauvau »
accueille, sur décision du Premier ministre, la cellule interministérielle de
crise (CIC), lorsque les événements affectent plusieurs dimensions de la
société et nécessitent une réponse publique interministérielle coordonnée.
Dès 2017, tirant les enseignements des crises terroristes de grande ampleur
de 2015 et 2016, le ministère de l’Intérieur organise son Centre de Veille
(CdV), organe ministériel interservices permanent qui assure en continu le
suivi des événements de bas de spectre et la structuration de la remontée
d’informations.
Le Livre blanc postule que le ministère de l’Intérieur doit demeurer, pour le
bénéfice de l’action publique, l’acteur de référence de la gestion de crise.
Il doit encore renforcer son rôle en la matière. Le réseau préfectoral assure
la permanence de l’État la déclinaison territoriale et interministérielle de
la réponse à la crise. Par la présence sur le territoire de ses effectifs de
police, de gendarmerie et de sécurité civile, en lien avec les collectivités
territoriales, il dispose de capacités de premier ordre. Outre les moyens
humains et matériels du quotidien, le ministère coordonne et sait déployer
au plus près de la crise tant des capacités rares que les moyens centraux
ou nationaux qui devraient lui permettre de remplir son rôle y compris
lors de situations très dégradées(25). A cet égard, il est indispensable que
la résilience du Ministère, la complémentarité des structures, notamment
dans le back-office, la fonction d’anticipation, l’interopérabilité des forces
et le soutien intégré et robuste en matière de logistique opérationnelle,
entre autres, soient posés comme des principes forts de la continuité des
missions et de la gestion de crise.
Les bilans des dernières crises et notamment celle de la COVID-19, sans
préjuger du résultat des différents retours d’expérience qu’il conviendra
de rendre systématiques, ni des mesures que l’Etat prendra, appellent
cependant à des évolutions, tant au niveau central qu’au niveau
déconcentré.
Au niveau central, veiller à la coordination entre les états-majors
opérationnels et le centre de veille du ministère
Le suivi d’événement et la gestion de crise par le ministère de l’Intérieur
reposent en premier lieu sur les compétences du préfet et sur la mobilisation
des capacités, y compris de commandement, des directions générales.
Celles-ci, compte tenu des moyens humains et matériels qu’elles déploient,

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f. partie 2.5 « réaffirmer la résilience du ministère », livret V.

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