Livre blanc de la sécurité intérieure

Pour faire face à la menace et à la diversité des profils, l’amélioration de
la compréhension des éléments déclencheurs du passage à l’acte est une
nécessité. Pilotée par la DCPJ, une étude sur le « profilage » des individus
impliqués dans des projets terroristes entre 2012 et 2019 a constitué une
première étape. Un groupe de travail associant des agents de la sousdirection antiterroriste et de l’UCLAT est désormais en charge d’élaborer
un outil plus opérationnel à destination des services d’enquête.
En outre, le dispositif de suivi des individus incarcérés s’est sensiblement
renforcé au cours des dernières années : création et montée en puissance
du bureau central du renseignement pénitentiaire (BCRP), devenu
service national du renseignement pénitentiaire (SNRP) ; création d’une
équipe commune SNRP / DGSI pour la mise en œuvre des techniques de
surveillance les plus intrusives ; mise en place d’une unité permanente de
suivi des sortants de prison pilotée par l’UCLAT ; adaptation des modalités
de détention en fonction des profils de radicalisés, etc. Le défi sécuritaire
de la sortie de détention est majeur pour les services de renseignement.
Le dispositif de suivi des individus exerçant une profession sensible, et
notamment des agents publics radicalisés exerçant des missions de
souveraineté relevant du domaine de la sécurité et de la défense, a également
été renforcé avec la centralisation de l’ensemble des signalements dans
une logique d’entrave clairement assumée.
Enfin, la DGSI pilote une réflexion sur les modalités de prise en charge
opérationnelle des individus souffrant de troubles psychologiques ou
psychiatriques.
L’engagement des services de renseignement dans les nouveaux dispositifs
territoriaux de lutte contre la radicalisation
Au-delà des efforts visant à lutter directement contre la menace terroriste,
les services de renseignement s’impliquent dans les dispositifs mis en
œuvre pour lutter contre la radicalisation et le repli religieux, notamment
dans le cadre des quartiers de reconquête républicaine (QRR).
Ce dispositif a été étendu à l’ensemble du territoire par la circulaire
ministérielle du 27 novembre 2019 « lutte contre l’islamisme et contre les
différentes atteintes aux principes républicains ».
Au regard de l’influence générée chez certains profils par les discours
islamistes, la DGSI et le SCRT s’investissent pleinement dans ces nouvelles
structures, pour les domaines de compétence qui sont les siens et avec
l’impérieuse nécessité de préserver la confidentialité de son action.
Le renforcement de la coopération interservices en matière de la lutte
contre les subversions violentes
Les différents services impliqués dans la lutte contre les subversions
violentes (DGSI, SCRT, SDAO et DRPP) se sont organisés pour renforcer
encore le continuum de renseignement destiné à suivre les individus liés
aux mouvances extrémistes et à prévenir leur passage à l’acte.
Une coordination opérationnelle renforcée au service d’une analyse
consolidée
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